Je voulais te dire

Je voudrais te raconter le rire de mini poussin, ses fossettes aux joues qui se creusent et ses yeux qui pétillent.
Te montrer comme il signe super bien, comme il sait faire danser ses mains pour chanter des comptines ou exprimer ses besoins.
Je pourrai te dire qu’il me ressemble beaucoup, que dans ses yeux et sa malice je me vois au temps de l’insouciance et de la légèreté.
Est ce que tu sais qu’il est d’une empathie absolue ? Qu’il pose sa tête tout contre moi, sa joue contre la mienne quand je suis en colère ? Ou qu’il attrape mon visage entre ses petites mains si douces et me fait un bisou quand il me surprend à pleurer en cachette ?
Je pourrais te parler de la relation magnifique qui l’unit à son papa, de son besoin de lui qui fait chavirer son cœur de père et rempli son réservoir affectif comme même moi je n’ai su le faire

Je voulais te dire que tu avais raison, c’est pas facile d’être maman. Je me surprend à me dire « je comprends que ma mère ait craqué » tu sais toi comme ça remue de devenir maman. Depuis eux je ne suis plus la même, j’ai tellement évolué que tu ne me reconnaîtrais pas mais malheureusement c’était déjà le cas, mon prénom avait quitté ta mémoire lors de nos retrouvailles.

Je voulais te dire le regard de moyen poussin, ses yeux bleus qui me font penser à toi, il a ton regard et beaucoup de ta détermination. Il est solaire, joyeux et très solitaire mais c’est un amour de petit homme. Je pourrai te dire ses mots, ses rêveries, ses phrases à côté de la plaque et toute sa tendresse.

Te dire que je vis un peu de ce que tu as vécu avec grand poussin. L’opposition, les colères et la rébellion. Je touche souvent du doigt la limite de l’obscurité, juste à peine comme on frôle la flamme du briquet et que l’on sent la brûlure sous la pulpe du doigt. Je pourrai basculer je le sais je sens en moi ce bouillonnement qui ne demande qu’à exploser mais je me contient et je respire pour ne pas laisser l’ombre m’envahir. Oui c’est vrai que c’est difficile de me battre contre mon passé et les automatismes mais je sais ce que cela ferait de céder. J’ai la chance d’avoir quelqu’un à mes côtés pour me soutenir et me permettre de devenir une meilleure version de moi-même

Je pourrai te dire toutes les discussions passionnantes, les planètes, les chiffres et tout ce que sa tête qui va à 100 à l’heure lui dicte. J’aurai aimé que tu le vois tel que je le vois, avec ses cheveux longs et ses yeux qui questionnent depuis toujours le monde qui l’entoure. Les émotions qui tourbillonnent autour de lui et le dépasse,les câlins maladroits qu’il donne, ses blagues et son sourire d’enfant

Je voulais te dire que tu me manques, que je te penses si souvent. Que la cicatrice ne se referme pas du tout et que malgré les douceurs qu’il dépose dessus les jours où je craque cela ne suffit pas à apaiser ma peine.
Je voulais te dire que j’ai des questions, des regrets et de la culpabilité que je traîne comme de minuscules cailloux dans les chaussures, minuscules mais qui rendent la marche douloureuse quand ils roulent sous le pied.
Comment je fais pour éviter de ralentir à chaque fois que le calendrier avance jusqu’à ces dates douloureuses ? Comment on fait pour apprendre à vivre avec tout ce que l’on garde et qu’on ne pourra jamais déposer ?
Je n’ai pas de réponses. J’ai juste des souvenirs mais il y a des jours où cela ne suffit pas..

Je t’aime où que tu sois